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Travail à domicile:
il y a vingt ans, cette expression aurait fait sourire votre interlocuteur...
« Alors quoi, vous êtes chômeur? Femme au foyer?». C'est qu'à cette
époque, on partait pour le boulot le matin et en revenait le soir pour
dormir. Les règlements de zonage sont d'ailleurs clairs: un endroit
pour travailler, un endroit pour se loger.
Néanmoins, depuis,
il faut se fermer les yeux pour ne pas voir le phénomène : des tas de
gens accomplissent du travail rémunéré à la maison. Au Canada, on parle
de plusieurs millions de personnes. Aux Etats-Unis, de 30 millions d'individus.
Certains le font par choix, d'autres par obligation.
Une étude portant
sur une trntaine de travailleurs à domicile* a toutefois permis de constater
à quel point les gens apprécient les avantages du travail à la maison:
confort, autonomie, souplesse de l'horaire et réduction des déplacements.
Les ménages familiaux les apprécient tout particulièrement. Un enfant
est malade? On peut toujours récupérer les heures sans avoir à négocier
avec un patron. En fait, des travailleurs interviewés, aucun n'a exprimé
de regret... même si quelques-uns rêvent un jour de «sortir le bureau
de la maison»!
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C'est que le
travail à domicile exerce indéniablement une pression sur le logement.
La plupart de nos maisons n'ont pas été conçues en fonction de cette
activité. Vie personnelle et vie professionnelle s'y chevauchent donc
joyeusement! Comment faire comprendre au petit Antoine que papa est
là... mais pas disponible pour lui? Comment ne pas devenir boulomane...
lorsque le bureau est dans la pièce d'à côté? Et qu'advient-il de l'image
professionnelle lorsqu'un client doit traverser une cuisine encombrée
pour parvenir au «bureau»?
Les anciens logements,
construits en longueur, semblent mieux adaptés au travail à domicile
que les plans carrés modernes, où il est plus difficile d'aménager un
espace isolé des autres pièces. Les sous-sols, on s'en doute, rendent
de grands services. Mais nombre des travailleurs qui y sont installés
aimeraient bénéficier de davantage de clarté et de vue sur l'extérieur.
Certains travailleurs à domicile interviewés mentionnent la construction
éventuelle d'une annexe à la maison ou la transformation du garage.
Rêve ou réalité?
Le travailleur
reçoit-il des clients ou collaborateurs? A-t-il besoin d'un bureau?
Doit-il stocker des documents, du matériel? Autant d'occupations, autant
de besoins.Avant de dépenser 30 000 $ ou 40 000 $, le travailleur indépendant
jettera un coup d'oeil du côté d'un local commercial, une solution souvent
plus souple et moins coûteuse.
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Néanmoins, le
travail à domicile nécessite toujours des ajustements résidentiels.
Mais ces ajustements prennent souvent la forme de petits travaux, réversibles
par surcroît: ajout de
portes ou de murs, cloisons mobiles, étagères, installations électriques
et de télé-communication, etc... Entre le confort du domicile et le
confort au travail, le travailleur donnera toujours la priorité à la
vie domestique, surtout s'il n'est pas seul à habiter son logement.
En revanche, toute entreprise qui conçoit des habitations sans tenir
compte de cette nouvelle donne risque de faire fausse route. De plus
en plus d'acheteurs effectuent des choix résidentiels en fonction de
ce nouveau besoin: prévoir
une pièce un peu plus polyvalente, sensiblement à l'écart des autres,
bien éclairée, près de l'entrée et d'un petit cabinet de toilette, serait
déjà un bon début.
Certaines villes
interdisent cependant le travail à domicile et d'autres le réglementent
sévèrement, en raison des inconvénients pour le voisinage. Reste que
dans la réalité, la plupart des travailleurs à domicile oeuvrent «clandestinement»,
par négligence.. ou par prudence. Songeriez-vous à demander un permis
pour travailler à la maison? Et si on vous le refuse, que faites-vous?
Nombre d'entreprises ont vu le jour dans un sous-sol ou un garage. Décidément,
la maison revient à ce qu'elle était
voilà quelques siècles: un endroit permettant de vaquer à plusieurs
occupations.
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